L'étude prospective
En quelques mots
Le projet de territoire : Une réponse au réchauffement climatique
Dès son premier rapport d’évaluation paru en 1990, le GIEC mettait en évidence le réchauffement climatique et la responsabilité de l’homme. Face à cette question majeure, il est indispensable d’agir à la source, mais aussi d’anticiper les conséquences pour nos territoires. L’eau, support de vie et d’activité, sera certainement l’un des enjeux les plus concerné dans un futur proche, et le bassin de la Dordogne, classé Réserve Mondiale de Biosphère depuis 2012, ne fera pas exception.
Dans l’intérêt des territoires, il nous faut anticiper les conséquences, de manière à garantir l’approvisionnement en eau des villes et des villages, la pérennité des développements économiques liés à la disponibilité de la ressource en eau ou la qualité des eaux de baignade dont dépend l’attractivité touristique.
En prenant donc en compte les évolutions climatiques et leurs impacts sur les milieux aquatiques et la ressource en eau, et plus largement sur le bassin versant de la Dordogne, EPIDOR entame aujourd’hui une démarche novatrice. En paraphrasant Erik Orsenna, c’est parce que l’eau n’est pas qu’une affaire d’eau, qu’avec Dordogne 2050, nous pensons que de nombreuses solutions à mettre en œuvre nécessitent une approche globale qui a pour cadre l’aménagement du territoire.
Avec Dordogne 2050, nous avons l’ambition de définir un plan d’actions issu de nouvelles manières de voir pour de nouvelles manières d’agir. L’exercice n’est donc pas théorique. Avec cette mission, EPIDOR souhaite aider à la détection et à la promotion de projets locaux qui à l’échelle globale du bassin versant auront un sens fort. Une communauté d’acteurs de terrain qui souvent s’ignorent, devra émerger de cet exercice. Alors, et à cette seule condition, nous pourrons dire que Dordogne 2050 sera un succès.
Germinal PEIRO
Président du Département de la Dordogne
Président d’EPIDOR
« Dordogne 2050 » : Des perspectives concrètes
Beaucoup de changements observés sur la ressource en eau sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. Si le sud-ouest de la France a jusqu’à présent été davantage épargné que d’autres régions du monde plus arides par les effets du changement climatique, la région doit néanmoins ajuster son modèle de développement à de nouvelles contraintes.
Depuis 25 ans l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, les services déconcentrés de l’État, les collectivités territoriales et l’établissement public territorial de bassin EPIDOR déploient des politiques de l’eau à l’échelle du bassin versant de la Dordogne et de ses sous-bassins.
« Dordogne 2050 » a été imaginé en écho aux travaux relatifs aux effets du réchauffement climatique sur la gestion de l’eau dans les bassins de la Garonne, de l’Adour et de la Charente.
Parce qu’elle touche directement les usages, l’eau potable et la santé des écosystèmes, la gestion des étiages centralisera sans doute – comme dans la Garonne moyenne – l’attention de la plupart des acteurs.
Cependant, dans la mosaïque de territoires que recouvre le bassin, d’autres enjeux que celui de la gestion des étiages sous-tendront l’exercice : il nous faudra les identifier, en débattre lors d’ateliers et les hiérarchiser à travers le double prisme de l’attractivité et de la sauvegarde des milieux « naturels ».
Un nouveau chantier s’ouvre : il faudra corriger les trajectoires des activités – souvent concurrentes – qui exercent le plus de pressions sur l’eau et les milieux aquatiques.
EPIDOR fait cependant le pari que c’est finalement moins aux experts qu’aux usagers eux-mêmes de faire les choix qui s’imposent. C’est tout l’enjeu des ateliers qu’EPIDOR et son équipe organiseront et qui seront au cœur de l’étude.
En ce sens, « Dordogne 2050 » veut éviter les pièges d’un exercice de prospective perçu comme étant déconnecté de la réalité ou bien condamné à se concentrer sur la gestion actuelle au prétexte qu’il manque des données régionales pour affiner un modèle fiable.
Trois grandes phases rythmeront le travail d’une équipe pluridisciplinaire : après une étape de cadrage et de définition des enjeux affectant le « système de valeurs Dordogne », les ateliers géographiques et transversaux se tiendront sur l’ensemble du bassin versant. Ils seront représentatifs des différentes séquences géographiques du bassin, allant des hauteurs du Puy de Sancy aux palus de la basse vallée (ateliers géographiques) mais aussi de thématiques communes à l’ensemble du bassin (ateliers transversaux).
Ces ateliers seront ainsi la chambre d’échos :
- de projets qui seront autant de réponses adaptées à des situations territoriales précises.
- de projets qui par leur nature ont vocation à être développés sur l’ensemble du bassin.
Ils seront la matière première de l’élaboration d’un Plan d’actions qui ne sera pas une réponse opportuniste et court-termiste, mais s’inscrira dans la durée. Il sera suivi d’un plan de communication.
On l’aura compris : avec « Dordogne 2050 », EPIDOR ne souhaite pas faire un exercice purement théorique de prospective. Le réchauffement climatique est une réalité, le temps presse. Nous préférons repérer toutes les actions engagées et à engager qui à l’échelle du bassin versant iront dans le sens d’un équilibre durable.
4 phases d’étude sur 4 ans
SEPTEMBRE 2017 - Phase 0 – Cadrage de l'étude
Établir les bases d’une relation privilégiée entre les différents membres de l’équipe projet, le comité de pilotage et EPIDOR.
- Partager une culture commune entre EPIDOR et les membres de l’équipe projet
- Préciser les attendus de l’étude en termes de problématiques et de territoires
- Définir dès l’amont du travail à engager une politique de concertation et de communication
- Réajuster la méthodologie proposée par l’équipe projet et débattre des indicateurs
2017/2018 - Phase 1 – Diagnostic & tendances
Définir et partager les grands enjeux actuels et à venir à l’échelle du bassin versant.
- Décrire et analyser le contexte actuel du territoire
- Décrire et analyser les trajectoires de développement existantes et les niveaux de prise en compte de l’environnement
- Evolution tendancielle générale du bassin à l’horizon 2050
2019/2020 - Phase 2 – Prospective & concertation
Animer sur les différentes séquences géographiques du bassin versant, des ateliers locaux afin de faire remonter des projets ayant un sens à l’échelle globale.
- Définir des enjeux objectivés
- Décrire et analyser la représentation sociale des enjeux
- Cartographie des enjeux
2020 - Phase 3 – Communication
Informer et communiquer vers les acteurs territoriaux pour préparer une action concertée. Sans attendre la fin de la mission « Dordogne 2050 », une information en continu permettra également de suivre l’étude (site Internet, lettres d’information…).
- Réunions de restitution
- Préparer une plaquette et un documentaire vidéo
- Préparer une exposition itinérante à partir des résultats et pièces graphiques de l’exercice